Décidément, ça ne s’améliore pas !
15 avril 2025
Cela fait trois jours que je suis arrivé, et la météo est de pire en pire. Je prends averse sur averse, et même s’il arrive que le ciel se dégage, cela ne dure que quelques minutes. J’ai fait 1300km pour faire des photos de cette partie de la Galice, mais c’est tout simplement impossible d’arriver à quelque chose de correct dans les conditions actuelles. Mais je garde espoir que la situation s’améliore, et j’essaye de mettre à profit cette période photographiquement improductive, pour explorer les environs et trouver des lieux propices à de bonnes photos.
Hier, je suis allé vers l’est, à Estaca de Bares, aujourd’hui, j’irai à l’ouest. J’ai repéré un phare au pied d’une falaise qui pourrait être intéressant : le phare de Punta Candieira. J’en profiterai aussi pour m’arrêter aux falaises de Vixia Herbeira, puisque c’est sur la route. Je verrai ainsi si elles sont aussi impressionnantes qu’on le dit.
Je suis donc parti sous une pluie fine en direction des falaises. La route passe à travers la Sierra de Capelada, qui surplombe Cariño. L’ascension se fait par une petite route sinueuse, d’abord entre les dernières maisons de Cariño, puis les maisons disparaissent pour laisser place à la forêt. Surtout des eucalyptus, comme souvent dans cette partie de l’Espagne, mais au bout de quelques kilomètres, la végétation change : d’abord des pins, puis de la lande où paissent des poneys (petits chevaux?), ou des vaches. J’arrive enfin au parking des falaises. Je me gare face au champ d’éoliennes et, au moment de sortir de la voiture, ça :
Pendant plusieurs minutes, je prends un déluge de grêle. Heureusement, les grêlons sont de petite taille, mais me dissuadent cependant de sortir dans l’immédiat. Quand enfin l’averse cesse, je sors et m’équipe en conséquence. Je ne prends que mon appareil photo, pas de caméra pour filmer, pas de sac avec mes objectifs, pas de trépied … Le but est simplement d’aller jeter un œil, éventuellement faire quelques recherches de compositions, mais surtout être en capacité de rentrer le plus vite possible à la voiture, pour me mettre à l’abri dans le cas où la grêle, ou une forte averse, surviendrait.
Voici quelques photos depuis Vixia Herbeira :
Comme vous pouvez le voir, c’est plutôt impressionnant malgré la météo qui, vous le constaterez, semblait s’améliorer. C’est donc confiant que je suis retourné à ma voiture et ai continué ma route vers le phare de Punta Candieira, en me disant que je ferai quelques arrêts puisqu’il y avait des points de vue indiqués sur la carte (miradoiro). Mais dès le premier arrêt, au Miradoiro dos Carris, je comprends vite que ça ne va pas être simple, car à peine sorti de la voiture, je reprends une bonne averse. Autant aller directement au phare et je verrai bien au retour, si je ne suis pas trop mouillé.
cercle rouge : Vixia herbeira
Le problème est que, arrivé à Cervo, je dois m’engager sur une “route” si étroite, qu’il est juste impossible de croiser un autre véhicule. D’ailleurs après avoir parcouru une dizaine de mètres, je me retrouve face à une berline de bonne taille et me voilà contraint de faire marche arrière afin de lui céder le passage. Etant celui qui montait, la manœuvre était plus aisée pour moi, d’autant qu’elle sortait d’un virage. Bref, je me mets sur un petit dégagement boueux en observant la mine étonnée de la conductrice. Je pense que seuls les gens du cru empruntent cette route.
Après ce qui vient de se produire, je me pose quelques instants pour réfléchir et regarder un peu plus en détails mon GPS. En fait, la dite route n’a pas la même dénomination que celle dont je viens: de la DP-2205, je passe à la CP-2203. Je suppose, vue la taille de la route, que je viens de passer d’une départementale à un chemin communal. Finalement, comme je n’ai pas envie de me retrouver de nouveau face à un véhicule sur ce chemin goudronné (et encore, je ne sais pas à quoi ressemble la suite), je décide de rebrousser chemin et de tenter ma chance à l’un des points de vues : Miradoiro Chao do Monte, qui se trouve au-dessous de celui de dos Carris, et offre une vue dégagée sur les falaises et sur le petit village de San Andrés de Teixido. Et là encore, je reprends une averse de grêle. J’ai des grêlons jusque dans les poches de ma veste mais, 5 minutes après, le soleil revient et je m’aventure plus avant sur le sentier pour ces quelques photos.
Bien que mon boitier soit sensé supporter une faible pluie, la forte humidité ambiante et les brusques changements de température ont fini par créer de la buée dans la visée. Ce qui rend la prise de vues délicate, et je finis par me dire qu’il serait peut-être plus sage de rentrer pour étaler tout mon matériel devant le chauffage. Ce soir, si le temps le permet, j’irai faire un tour au phare du cap Ortegal … Et c’est ce que j’ai fait.